Avec 1,2 million de morts, blessés et disparus, la bataille de la Somme marque l’affrontement le plus sanglant de la Grande Guerre.

Il est 7h30, en ce 1er juillet 2016, quand les sifflets des gradés résonnent sur la plaine picarde. Ainsi débute par cette journée ensoleillée la bataille de la Somme. Cinq mois plus tard, le 18 novembre, seul une dizaine de kilomètres auront été gagnés sur les lignes allemandes.

A quelques centaines de mètres du célèbre cratère de Lochnagar, dans le hameau de La Boisselle, la Française Claudie Llewellyn tente de donner le même rayonnement au site moins connu du Glory Hole, un cratère qu’elle a reçu en héritage.

La mémoire collective des Français n’a pas gardé un souvenir de la bataille de la Somme aussi important que celles des Britanniques, des Canadiens, des Australiens et des Néo-Zélandais. Le 1er juillet est une journée de commémoration sur les principaux lieux de mémoire du Commonwealth dans le département de la Somme, de même que l’ANZAC Day, le 25 avril.

Chaque halte dans la Somme est l’occasion de mieux comprendre l’héritage de 14-18, grâce à des passeurs de mémoire qui habitent ces lieux et cultivent une relation particulière avec leur histoire.

La mission de Claudie et de son association est de porter le projet de demande d’inscription auprès de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, afin de lui conférer le statut de site historique préservé, et au-delà d’inscription à l’Unesco.

En hommage à ceux tombés au champ d’honneur, Claudie Llewellyn et son association des Amis de l’îlot souhaite préserver et valoriser un patrimoine unique de la Première Guerre mondiale : l’ilot de la Boisselle, théâtre de nombreuses offensives, ainsi que d’une intense guerre des mines dont la dizaine de cratères, toujours visibles aujourd’hui, témoignent de la férocité des combats qui s’y déroulèrent. Plusieurs centaines de soldats y perdirent la vie. Certains, dont les corps ne furent jamais retrouvés, y reposent encore. Les soldats français qui furent affectés dans ce secteur du front le surnommèrent l’îlot. Les troupes allemandes lui donnèrent le nom de « Granathof », tandis que les Britanniques le baptisèrent le « Glory Hole ».

« En mars 2016, j’ai sollicité auprès des services fiscaux l’autorisation de délivrer des reçus fiscaux et tenté d’obtenir le statut d’association reconnue d’intérêt général. Le 12 décembre 2017, les services m’ont informée que l’association n’est pas éligible au régime des dons et du mécénat. » Deux obstacles sont invoqués. D’abord, le manque de justificatif de la labellisation mission Centenaire et ensuite le manque de précision quant aux actions concrètement mises en œuvres par l’association.

Aujourd’hui, une ombre plane sur leur projet de mémoire, les bénévoles des amis de l’ilot de la Boisselle n’ont pas obtenu le statut d’association reconnue d’intérêt général et les services fiscaux leur rappellent qu’ils n’ont pas la possibilité de délivrer des reçus fiscaux. Mais une menace plus grave risque de considérer l’association comme une société à but lucratif

Pendant cette période du centenaire, ils ont néanmoins obtenu la labellisation ‘’Mission centenaire’’ et ils n’ont pas démérité cette labellisation vu les différents évènements qu’ils organisent pour en faire une terre de mémoire pour les générations futures. Si à l’issue de cette année 2018, ils n’obtiennent pas la reconnaissance tant attendue, le sort du site sera remis entre les mains de l’association, de ses membres et adhérents, pour assurer à ce site, un futur digne de son histoire.

Une photo d’Edward John Richard ‘Dick’ Thomas est accrochée à un arbre dans le bois de Mametz. Il était joueur de rugby international. Au début de la Première Guerre mondiale, Thomas faisait partie de la police galloise. Il s’est enrôlé dans le 16e bataillon, au 16 janvier 1915, dans le 16e Bataillon du Welsh Regiment. La division galloise fut déployée sur le front occidental en décembre 1915. Il fut tué au combat, touché à la tête, lors de la prise de Mametz Wood le 7 juillet 1916.

La bataille de la Somme, c’est le Verdun des Britanniques

Le cratère du Lochnagar est sans doute le lieu le plus emblématique du champs de bataille de la Somme. Ce trou de 100 mètres de diamètre et 30 mètres de profondeur s’est ouvert lors de l’explosion d’une mine le 1er juillet 1916. Il est devenu en 1978 la propriété de Richard Dunning. L’Anglais laisse depuis lors le cratère librement accessible au public.

Plus de 3 millions d’hommes se sont affrontés entre juillet et novembre 1916 lors de la bataille de la Somme, la plus meurtrière de la Première guerre mondiale : près de 1,2 million de soldats ont été tués, portés disparus ou blessés.

A quelques kilomètres de l’îlot, le restaurant Le Tommy, situé à Pozières, en plein cœur de la Somme, vous invite à manger au centre d’un décor à la mémoire des soldats de la Première Guerre Mondiale. En plus de servir notre appétit, le restaurant propose un musée extérieur à visiter. Deux tranchées exclusivement faites à la main, une Allemande, une Britannique et une incroyable collection de reliques et de matériel de la Grande Guerre, le tout créant une mise en scène avec mannequins et abris.

Sur la route de Bapaume, le café Le Tommy est le point de chute de nombreux visiteurs des champs de bataille de la Somme… Le bistrot est agrémenté de tranchées reconstituées dans sa cour, et d’un petit musée en fond de salle, réunissant les pièces récoltées par le patron, Dominique Zanardi, sur le champs de bataille alentours.

Le patron Dominique Zanardi est la bible sur la bataille du village. Gamin, Dominique ramassait du métal de guerre dans les champs boueux par tous les temps. « À l’école, j’étais en dessous de zéro. Nul en anglais. Je passais mon temps dans les champs, avec quatre couches de manteaux car on ramasse le métal l’hiver. »

Dominique Zanardi, c’est l’histoire d’un gamin d’Albert, près de Pozières, qui ramassait du métal de guerre dans les champs boueux et dans la grisaille. « À l’école, j’étais en dessous de zéro. Nul en anglais. Je passais mon temps dans les champs, avec quatre couches de manteaux car on ramasse le métal l’hiver. »

Ce ramassage présentait une véritable économie dans les années 1950-1960 qui m’a permis de m’offrir une moto.

On a tiré ici 140 obus par minute pendant six semaines. Le 25 juillet 1916, les Australiens tiraient 1 800 obus. Cela donne 6 millions de billes de schrapnel, 6 600 tonnes de plomb.

Le département de la Somme a été, durant la Première Guerre mondiale, le théatre d’un des plus meurtriers conflits de l’histoire : la bataille de la Somme. La bataille de la Somme a duré 4 mois et demi, du 1er juillet au 19 novembre 1916.

Un jour des Anglais lui ont expliqué la bataille de la Somme en l’emmenant dans les cimetières et présenté leurs héros. A partir de ce jour, Dominique consacre son quotidien à ces héros tombés dans son village. Aujourd’hui, il lit et parle l’anglais pour pouvoir accueillir dans son restaurant-musée toutes les familles descendantes de ces soldats.

La démesure est dans le jardin avec la reconstitution de tranchées allemandes et anglaises. Le long d’un mur, ce sont des milliers de douilles d’obus qui sont méticuleusement empilés. Des fusils regroupés comme des fétus de paille. Puis des éclats d’obus, rouillés et tranchants, déformés par le temps formant une pyramide d’obus rappelant la mort lorsque ceux-ci tombaient sur les soldats.

La bataille de la Somme s’est déroulé dans des emplacements à la situation stratégique, du nord de la France. Ces coins de Picardie ont connu de terribles affrontement, et sont aujourd’hui des places de mémoire.

Dans la mémoire collective britannique, l’offensive est restée un traumatisme, comparable à celui de Verdun pour les Français.

Dans la région de la Somme, Chaque cimetière est ordonné en rangées de pierres tombales blanches. Contrairement aux tombes françaises et allemandes, ce sont des rectangles dont les bords supérieurs sont arrondis, et non des croix.

Le nom de la Somme reste lié à jamais pour les Britanniques à la bataille qui débuta le 1er juillet 1916 et qui fit en une seule journée 58000 victimes dans leurs rangs (dont 19240 morts). Aujourd’hui, le secteur au nord-est d’Albert, de Beaumont-Hamel à Combles, témoigne de la violence et de la durée de cette bataille en concentrant un nombre impressionnant de « cimetières anglais » comme les appellent toujours les gens de la région.

Chaque pierre est marquée d’une croix, excepté pour ceux dont on ne connait pas la confession, auquel cas un autre symbole est gravé. Si le mort n’avait pas de religion, aucun symbole religieux n’est gravé sur la pierre. Les pierres sont marquées avec le nom, le rang et les armes de l’unité du soldat. Les cimetières sont généralement entourés d’un petit mur en briques avec une entrée décorative. Certains ont la même sculpture en calcaire appelée la « croix du Sacrifice » qui a été dessinée par Reginald Blomfield. Cette dernière peut avoir une hauteur variant de 4,5 à 9 mètres selon l’importance du cimetière. Si le cimetière contient au moins 1 000 tombes, une « pierre du Souvenir » (Stone of Remembrance) est érigée.

Les cimetières britanniques sont facilement distinguables par leur luminosité et leur architecture paysagère très soignée. Le fameux gazon anglais y prédomine, ainsi que les plantations, avec de nombreuses fleurs au pied des stèles, mais aussi beaucoup d’arbres et de buissons.

L’œuvre de la Commonwealth War Graves Commission (CWGC) est principalement financée par les subventions des gouvernements des six États membres. En 2004-2005, ces subventions s’élevèrent à 38,9 millions de livres. La contribution de chaque pays est proportionnelle au nombre de tombes à entretenir. Les cimetières de la CWGC laissent une place très importante à l’horticulture. À l’origine, cela devait procurer au visiteur et au parent du défunt une atmosphère plus propice au recueillement, contrairement au reste des cimetières d’aspect lugubre. Les architectes ont été aidés dans leur tâche par les Jardins botaniques royaux de Kew pour créer de véritables Jardins du Souvenir.
Là où cela est possible, des plantes du lieu pour une harmonie accrue. Les carrés autour des tombes sont plantés d’un mélange de roses floribunda et de plantes vivaces et des variétés plus petites sont plantées devant les tombes pour éviter de cacher les inscriptions et par temps de pluie pour éviter que la terre du sol ne vienne salir la pierre tombale.
La Somme regroupe 410 cimetières du Commonwealth, 13 nécropoles allemandes et 20 nécropoles françaises. Plusieurs raisons expliquent qu’il y ait un plus grand nombre de cimetières du Commonwealth que de nécropoles françaises ou allemandes : après 1915, il n’y a pas eu de rapatriement des corps des soldats britanniques. Après la guerre, l’Imperial War Graves Commission décide de maintenir la plupart des petits cimetières créés durant les combats. Chaque Etat donne à chaque homme une tombe individuelle.

Le 23 juillet 2016, à Pozières, une cérémonie s’est déroulée, dès 8 h 30, sur le site du futur parc-mémorial du moulin à vent où 7 000 petites croix de bois étaient plantées dans le sol. Une ré-inhumation de trois soldats australiens s’est ensuite déroulée au Cimetière militaire britannique des Colonnes.

Le nom de la Somme reste lié à jamais pour les Britanniques à la bataille qui débuta le 1er juillet 1916 et qui fit en une seule journée 58000 victimes dans leurs rangs (dont 19240 morts). Aujourd’hui, le secteur au nord-est d’Albert, de Beaumont-Hamel à Combles, témoigne de la violence et de la durée de cette bataille en concentrant un nombre impressionnant de « cimetières anglais » comme les appellent toujours les gens de la région.

Avec la collaboration d’Isabelle Masson Loodts, archéologue, historienne de l’art et journaliste spécialisée sur les questions environnementales de la Grande Guerre (www.paysagesenbataille.be)