Légende: Mer Méditerranée, février 2024: « Nous étions dans le bateau depuis trois jours (départ d’Az-Zawihya en Libye). J’étais étouffé par le nombre de personnes à bord. En Libye, ils m’ont déchiré la jambe avec une scie à métaux, ce n’était pas un accident, ils voulaient me blesser. J’ai connu cet enfant là-bas, dans le camp où nous étions pendant un mois. Il avait peur sur le bateau. Nous avions tous peur. Au bout d’une journée, nous n’avions plus d’eau. Pendant le sauvetage, l’enfant a paniqué. Sa mère me l’a mis dans les bras. Aider les gens est quelque chose d’important pour moi. » – Pieter
Photo : Johanna de Tessières
Légende : Belgique, Wallonie, mars 2017. Le plus dur, d’après les fossoyeurs, n’est pas l’odeur de décomposition lors de l’ouverture d’un cercueil. Ce n’est pas non plus l’ouverture de cercueils datant de plus d’un demi-siècle, où l’on découvre par exemple le corps d’une jeune femme qui semble endormie. Ni le transport de ces dépouilles sur une bâche, ni le fait de laisser glisser ensuite ces silhouettes humaines et de les voir s’écraser au fond d’un ossuaire, où elles finissent par disparaître en formant une masse impersonnelle, triste et étrange. Le plus dur, ils en conviennent tous, c’est ce moment de silence qui survient lorsque, d’un caveau ou d’une tombe, on extrait un tout petit cercueil, dont il faut sortir de tous petits os.
Photo : Frédéric Pauwels
Légende : Ukraine, Dnipro, 22 janvier 2023. Un homme joue du violon, après une cérémonie célébrée par des prêtres orthodoxes, pour rendre hommage aux victimes d’une frappe de missiles sur un bâtiment civil touché neuf jours plus tôt à Dnipro. Selon les autorités ukrainiennes, l’immeuble a été visé par un missile russe Kh-22 (un engin antinavire à longue portée) qui a anéanti 70 appartements en quelques secondes. Pas moins de 45 personnes ont été tuées et 80 blessées.
Photo :Virginie Nguyễn Hoang