Déclaré parc national en 2009, le parc de Band-e Amir doit sa préservation à l’engagement des populations locales et des rangers.
Dans les années 60, le parc national de Band-e Amir était un passage inévitable pour tous les touristes étrangers. Aujourd’hui ils ont quasi disparus et les Talibans, Daesh et seigneurs de guerre sont plus que jamais aux portes de Kaboul. Quelques mois après le dynamitage des Bouddhas de Bamyan en 2001 et la guerre des Etats-Unis contre ceux-ci, le parc de Band-e Amir, à 75km de Bamyan, est redevenu un havre de paix. Quatre femmes sont devenues les gardiennes de ce jardin unique dans le pays.
Hamina, Amida, Soghra et Rogreya détonnent dans la représentation que l’on se fait de l’Afghanistan. Dans un pays où les femmes sont le plus souvent dissimulées derrière de longues et amples burqas bleues, et où seulement 16% d’entre elles ont le droit de travailler, ces quatre rangers, entrainées, patrouillent tous les matins et s’occupent de préserver la propreté du parc. Elles vérifient également qu’aucun pêcheurs ne rodent autour des lacs ou que des chasseurs s’en prennent aux oiseaux. En été, ces femmes rangers se transforment en gardes du corps et guides pour les femmes touristes qui souhaitent se baigner dans les lacs et les sources d’eau minérales.
Bamyan, Afghanistan: Hamina et ses collègues nettoient le bord du lac sous la surveillance de leur patron qui prépare une visite du gouverneur de Bamyan, novembre 2017.
Bamyan, Afghanistan: Hamina et sa collègue Amida enceinte de 7 mois mais qui continue néanmoins à venir chaque jour au parc, Afghanistan, novembre, 2017.
Depuis la recrudescence des violences dans le pays, les touristes étrangers se font rares. Néanmoins, de nombreux afghans continuent à se rendre à Band-e Amir pour pique-niquer en famille ou entre amis. Tout autour d’eux, le paysage est incroyable. Six lacs bleu émeraude cernés par des murs de roches calcaires de couleur beige ou tirant vers le marron. Ces six lacs sont situés au pied des sommets de la célèbre montagne Hindu Kush, deuxième plus haute chaîne de montagnes du monde.
Hamina travaille en tant que rangers depuis 4 ans et est l’ainée de ses collègues. Lorsqu’elle n’est pas au parc pour travailler, elle rentre chez elle, à 3 heures de marche de Band-e Amir pour s’occuper de 11 enfants qui n’ont pas plus de 15 ans. Hamina, de l’ethnie Hazaras, représente à elle toute seule l’exemple contraire que l’on se fait de la femme afghane.
Bamyan, Afghanistan: Hamina, âgée de 42 ans et ranger du parc Band-e Amir depuis quatre ans appelle sa collègue qui est en retard au travail. Hamina doit venir au parc tous les jours de 9h à 16h. Si son mari ne peut pas la conduire, elle doit marcher trois heures pour atteindre le parc national, novembre 2017. Bamyan, Afghanistan: Hamina est acceuillie par un de ses fils et petits fils près de sa maison. Chez elle, elle doit s’occuper de 11 enfants, 6 d’entre eux sont d’elle, les 5 autres sont les enfants de la fille de la première femme de son marie, Afghanistan, novembre 2017. Bamyan, Afghanistan: la maison d’Hamina loin des autres villages et à 30min de route du parc de Band-e Amir, novembre 2017. Bamyan, Afghanistan: Hamina sert du riz aux enfants pour leur diner. Elle s’occupe de 11 enfants dans la maison dont 7 sont les siens et 4 sont ceux de la fille de la deuxième femme de Mohammed qui vit avec eux, novembre 2017.
« Quand je quitte la maison le matin pour me rendre au travail, ma famille est contente de savoir que je pars servir mon pays en étant ranger. Ils ne s’en sont jamais plaint même si je suis moins présente »
Hamina