Une association « 101st Airborne Belgian Friendly » existant depuis 1973 a vu naître l’organisation d’une marche en souvenir d’une unité oubliée de la bataille des Ardennes: la 17th Airborne Division.
Le bois de la paix, sur les hauteurs de Bastogne. 4.000 arbres plantés en hommage aux combattants et civils belges et alliés, qui ont combattu lors de la Bataille des Ardennes, et disposés de façon à faire apparaître sur le sol, vu du ciel, le sigle de l’UNICEF. L’œil vif et le pied sûr, c’est vers ce sobre décor que s’avancent quelques vétérans américains. Du haut de leurs 90 ans, ces vétérans américains affrontent bravement le froid et la brise glaciale en ce jour commémoratif. Des conditions climatiques qui les plongent 70 ans en arrière. Le moment est empreint d’émotion pour ces hommes devenus si fragiles. C’est la première fois qu’ils reviennent en Belgique depuis la fin de la guerre, sur les traces d’un passé qui a changé le cours de leurs vies.
Dans ces bois, la 17e division aéroportée américaine résista jusqu’à la mi-janvier 1945 pour la fin des combats dans la région. Ils s’enterraient dans les fox-holes, subissaient les bombardements de l’artillerie allemande et les assauts de l’infanterie. Devant le mémorial de la 17e airborne à Flamierge près de Bastogne, l’émotion est intense pour les vétérans et les descendants.
Nous étions terrés dans un foxhole lorsque l’artillerie ennemie a ouvert le feu. C’était la première fois que je voyais mourir l’un de nos gars, là, juste à côté de moi. C’était une expérience nouvelle pour moi. Par la suite, nous avons vu beaucoup de morts sur le champ de bataille.
Lorsqu’ils pénètrent dans le bois de la paix, leurs regards s’arrêtent sur les noms des vétérans américains gravés sur des plaquettes situées au pied des arbres. Lorsqu’est déposée au pied de « leurs » arbres la plaquette portant leur nom, chacun ne contient plus l’émotion retenue depuis le début du voyage. Leurs noms sont désormais à jamais gravés au cœur de cette commune belge qui, sans le courage de ces hommes, aurait basculé dans le camp allemand durant l’hiver 1944-1945.
Au pied de son arbre et d’un portrait de son père, Tom et Cindy Gadd ont déposé les cendres du vétéran décédé deux ans plus tôt. Dans le bois de la paix avec les centaines de noms de vétérans au pied des arbres, L’émotion est grande pour Tom et Cindy Gadd après avoir déposé les cendres de son père au pied de sa plaque.
L’association « 101st Airborne Belgian Friendly » existe depuis 1973. Dès le départ, le parti fut pris de représenter la 101st Airborne Division, qui à l’époque, n’avait pas la renommée qu’elle a aujourd’hui. Pendant ces nombreuses années, les membres et cadres se succédant n’ont eu de cesse que d’améliorer la qualité du groupe.
Aujourd’hui, les membres de l’association travaillent ensemble pour représenter au mieux des dizaines d’autres unités américaines ayant combattu sur le théâtre européen.
C’est en 2010 que cette association belge découvre l’histoire de la 17th airborne Division. Real Desmarets voyage aux Etats-Unis et rencontre un vétéran de cette division : Curtis Gadd. Une amitié profonde se lie entre les familles belges et américaines. A son retour sur le sol belge, Real Desmarets fait part de son expérience à ses camarades de l’association. L’association décide alors d’organiser une marche en souvenir de cette unité oubliée : le « Dead man’s ridge walk ». Chaque année, les bénéfices de cette marche ainsi que les soupers de l’association serviront intégralement à financer le retour d’un autre vétéran de la 17th Airborne Division qui sera présent à la marche.
A côté du mémorial de Flamierge, haut lieu des combats de la 17h Airborne Division, les tôles d’une grange portent encore les traces du conflit. Tout au long du voyage organisé par les « Scions of the 17th Airborne » (descendants des Vétérans de la 17th Airborne) et l’association belge, cette femme voyagera pendant une dizaine de jours avec le casque de son père troué par tous les côtés. Son père fut un véritable miraculé.
Moins connue que ses deux grandes soeurs que sont les 82nd et 101st Airborne Division par le simple fait qu’elles se sont distinguée au cours de la Seconde Guerre mondiale, lors du débarquement en Normandie en juin 1944 , la 17th Airborne n’a pas démérité. Engagée dans la Seconde Guerre Mondiale de 1942 à 1945, elle participa à trois campagnes. Durant ces 45 jours de combat, elle va totaliser plus de 6 .130 victimes pour un effectif de départ de plus ou moins 100.000 hommes.
Austin Steen Jr. de Crosbyton voulait être parachutiste. Quand la Seconde Guerre mondiale et l’âge de 18 ans sont arrivés, il s’est enrôlé dans l’armée pour l’entraînement de base, puis s’est porté volontaire pour servir dans les parachutistes et a été affecté à la 17e Division aéroportée, 513e Régiment de parachutistes.
Le lieutenant Telesca est décédé lors de notre premier jour de combat. Nous étions près de Bastogne. Nous progressions dans un champ, prêts à combattre, lorsqu’un obus l’atteignit à la poitrine. Il portait dans sa poche une grenade au phosphore qui explosa et il brûla jusqu’à la mort. Il avait reçu le matin même une lettre lui annonçant qu’il était père d’une fille.
Le Private First Class Lynn Aas montre la marque d’un éclat d’obus à son bras gauche. Il embarqua le 24 mars 1945 à bord d’un planeur et participa à l’opération « Varsity ». Le lendemain, il fut blessé au bras gauche par un éclat d’obus et fut évacué. Il ne retourna pas au sein de son unité et regagna les États-Unis, en prévision des combats sur le front du Pacifique. La reddition japonaise l’en dispensa et il fut démobilisé honorablement en novembre 1945. Au cimetière militaire américain de Luxembourg-Hamm, Lynn Aas rend hommage à Garold D Tidball, un de ses camarades tué le 7 janvier 1945.
A mon arrivée dans les Ardennes, toute la campagne environnante était ensevelie sous 60 centimètres de neige. L’hiver 44-45 fut l’un des plus rigoureux que j’aie connu avec des températures allant jusqu’à -28°C.
Le bois de la paix, sur les hauteurs de Bastogne. 4.000 arbres plantés en hommage aux combattants et civils belges et alliés, qui ont combattu lors de la Bataille des Ardennes, et disposés de façon à faire apparaître sur le sol, vu du ciel, le sigle de l’UNICEF. Le vétéran Melvin lagoon reçoit les honneurs en ayant un arbre à son nom. Après la fin du conflit en Europe, la reddition japonaise lui permit d’éviter le front du Pacifique au sein de la C/517th PIR rattaché à la 13th Airborne Division. Melvin épousa Jane Vincent le 1er septembre et fut démobilisé le 19 décembre sans avoir été blessé au combat.
Normalement, nous aurions dû recevoir des chaussures de neige et des pantalons adaptés, mais ils étaient probablement restés dans un dépôt. Nous avions les pieds mouillés parfois durant une semaine et nous n’avions pas souvent l’occasion de changer de chaussettes. Je n’ai jamais eu aussi froid de ma vie. Mes mains et mes pieds en souffrent encore aujourd’hui
Le 24 décembre 1944, John W. Leather arriva par avion à Mourmelon en France, puis en camion près de Sedan où son unité défendit la Meuse contre une éventuelle extension de l’offensive allemande dans les Ardennes belges. Le 3 janvier 1945, John descendit du camion à la gare de Morhet, Belgique, et monta en ligne vers Pinsamont. Il fut engagé au combat pour la première fois le matin du 4 janvier, avec comme objectif la colline 460 à l’ouest de Renuamont. Le contact avec l’ennemi fut très violent, l’artillerie et les chars allemands causèrent de lourdes pertes ; le régiment dut battre en retraite en cours de nuit. Le bois de la paix, sur les hauteurs de Bastogne. 4.000 arbres plantés en hommage aux combattants et civils belges et alliés, qui ont combattu lors de la Bataille des Ardennes. John W Leather découvre avec émotion un arbre orné d’une plaque honorant son nom et sa division.
Nous avons été repérés sur une crête et bombardés par les Allemands. La communication par fil téléphonique fut rompue et, ne donnant plus signe de vie, on nous a crus morts. Mais, à l’aube, nous avons pu rejoindre nos lignes sains et saufs
La 17e Airborne est vraiment une division qui a été oubliée! C’est très pénible de s’imaginer qu’on n’a même pas eu un peu de gloire. j’attrape un magazine qui parle de la seconde guerre mondiale et ne mentionne que la 82 eme et la 101 eme et notamment de la 13eme qui se trouvait dans le Pacifique mais où est la 17eme airborne?
Wayne DeHaven et son fils entrent dans les Bois de Fragotte et Bois des Valets. Wayne entra dans la « Bataille des Ardennes » le 3 janvier 1945 lorsque son unité prit position à Mande-Saint-Etienne à l’ouest de Bastogne, Belgique. Wayne H. DeHaven entra dans la « Bataille des Ardennes » le 3 janvier 1945 lorsque son unité prit position à Mande-Saint-Etienne à l’ouest de Bastogne. Le premier choc du 513th PIR eut lieu un jour plus tard face à une féroce et sévère résistance blindée allemande.La radio SCR-300 que Wayne portait sur son dos fut détruite par des éclats d’obus, ainsi que son casque. Souffrant de blessures à la tête et à d’autres endroits, il fut évacué vers les lignes arrières et ne connut plus d’engagement au combat.
La radio SCR-300 que Wayne portait sur son dos fut détruite par des éclats d’obus, ainsi que son casque. Souffrant de blessures à la tête et à d’autres endroits, il fut évacué vers les lignes arrières et ne connut plus d’engagement au combat. Il fut soigné dans plusieurs hôpitaux militaires en Belgique, France et au Royaume-Uni jusqu’à la mi-avril 1945 lorsqu’il revint aux USA pour être démobilisé avec les honneurs en octobre 1945. Les Ardennes belges regorgent de sites historiques et pittoresques de la Bataille des Ardennes. On peut y admirer un vestige d’époque: un pneu d’un véhicule américain. Avec ses nombreux objets d’époque et ses mises en scène saisissantes, l’ancien mess militaire de Bastogne transformé en musée dédié à la Bataille des Ardennes propose une immersion dans ce tragique épisode de la Seconde Guerre mondiale.
Septième de huit enfants, Fred A. Glavan était le fils d’immigrants slovènes qui s’étaient installés dans la Iron Range du Minnesota, une région minière. Pendant la Grande Dépression, dans sa ville adoptive de Kinney, le père de Fred gagnait sa vie comme mineur et concierge d’école. L’appel de Fred a eu lieu à l’âge de 18 ans. Ses parents étaient très inquiets. Trois des frères aînés de Fred combattaient déjà en Europe ; deux autres avaient été envoyés pour combattre les Japonais. Les frères de Fred étaient restés en sécurité jusqu’à présent, et les frères et sœurs ont fait de leur mieux pour écrire des lettres et rester en contact à travers les vastes théâtres de guerre. Une responsable du Cimetière Militaire Américain de Luxembourg-Hamm rend visible les lettres du nom de Fred A. Glavan avec du sable venant des plages du débarquement de Normandie. 5.076 soldats américains tombés au cours de la Seconde Guerre Mondiale reposent aujourd’hui dans ce cimetière militaire.
Lors de l’opération Varsity en Allemagne, le régiment entier devait être lâché dans la zone d’atterrissage W, une clairière située 3 kilomètres au nord de Wesel ; toutefois, un brouillard au sol excessif entraîna une confusion chez les pilotes des avions de transport, faisant en sorte que le régiment atterrit en deux parties séparées. Le 12 février 1945, John rejoignit Châlons-sur-Marne, en France, et se prépara à l’opération « Varsity ». Il passa à la compagnie D, toujours dans un peloton de mortiers lourds et devint conducteur d’une jeep. Le 24 mars, le planeur transportant John se posa au nord-est de Wesel, en Allemagne, l’objectif étant la prise du canal de l’Issel. Au cours de la campagne qui suivit, John passa par Münster, Hamm, Mülheim et finit la guerre en occupant Duisburg.
Des amortisseurs de planeur, vestiges de l’opération Varsity, ont été utilisés par les habitants pour faire une grille menant à un potager. Daniel Chipago dépose une gerbe de fleurs à l’endroit où son avion s’est écrasé lors de l’opération Varsity en Allemagne. Il est le seul rescapé de son avion en fu. Il a eu la vie sauve en étant le seul de son équipage à avoir au le temps de sauter en parachute. Ce dernier a été accroché à un arbre amortissant sa chute.
Durant la durée de mon reportage pendant plus de 5 ans, tous ces vétérans revenus en Belgique m’ont confié la frustration qu’ils avaient de se sentir oubliés par rapport à leurs camarades des autres unités.
A l’heure où ils ne restent plus que quelques survivants pour témoigner de ce passé oublié, le travail de mémoire de l’association belge reste aujourd’hui primordial pour remettre la lumière sur cette division oubliée.