Reportage

Résonances

Une exposition qui met en lumière
des émotions et questionnements éthiques rencontrés dans la pratique du photojournalisme.

L’exposition Résonances aborde les coulisses du photojournalisme, du choix d’un reportage à son élaboration et à sa diffusion. À travers des séries photographiques et des textes réflexifs, nous nous pencherons sur les émotions et les questionnements qui nous traversent lors de ce processus.

Flémalle, le 8 juillet 2023. Malgré le dispositif policier, environ 400 militants de Code Rouge sont parvenus à entrer sur un chantier d’Engie et à le bloquer. Les organisateurs de cette action de désobéissance civile dénoncent « l’immobilisme politique en matière de justice sociale et climatique ». Les activistes auront paralysé ces travaux pendant quelque 80 heures avec, pour objectif, de dénoncer l’impact climatique de la future centrale électrique qui doit ouvrir en 2025. Selon une porte-parole de Code Rouge, «cette nouvelle mobilisation historique montre à quel point la situation est grave et nécessite une action urgente ».

La curiosité initiale pour un sujet ; la réflexion sur la manière « juste » de prendre puis d’assembler les images ou paroles de personnes rencontrées ; la responsabilité induite par le fait de se positionner dans un espace social et médiatique ; les doutes qui nous traversent parfois ; la confrontation à nos propres biais ou angles morts ; l’indignation, l’inquiétude, l’inspiration ou l’espoir face aux situations dont nous sommes témoins ; l’enthousiasme dans le travail au sein du collectif et le sens que nous trouvons dans notre métier en constante évolution.

Au départ de situations très concrètes relevées dans la pratique de notre travail, nous espérons que cette exposition sera l’occasion de susciter des échanges féconds et – pourquoi pas ? – animés autour du photojournalisme.

Mer Méditerranée, février 2024: « Nous étions dans le bateau depuis trois jours (départ d’Az-Zawihya en Libye). J’étais étouffé par le nombre de personnes à bord. En Libye, ils m’ont déchiré la jambe avec une scie à métaux, ce n’était pas un accident, ils voulaient me blesser. J’ai connu cet enfant là-bas, dans le camp où nous étions pendant un mois. Il avait peur sur le bateau. Nous avions tous peur. Au bout d’une journée, nous n’avions plus d’eau. Pendant le sauvetage, l’enfant a paniqué. Sa mère me l’a mis dans les bras. Aider les gens est quelque chose d’important pour moi. » – Pieter
Long Seridan, le 30 novembre 2019 : Sur la route entre les villes de Limbang et Long Seridan, dans l’État du Sarawak, à Bornéo, des milliers de palmiers à huile ont envahi le paysage, remplaçant la forêt tropicale primaire et anéantissant l’espace vital de la communauté locale des Penan et de nombreuses espèces animales de la région.
Belgique, Wallonie, Mars 2017. Une fois sorti de terre, le cercueil est ouvert. La technique est choisie en fonction du type de cercueil. Les enveloppes en zinc et celles en polyester, qui ont eu beaucoup de succès à différentes périodes du XXe siècle, ne sont jamais de très bonne augure : trop étanches, elles ne permettent pas l’entrée en contact de la dépouille mortelle avec l’air et les micro-organismes du sol. Les fossoyeurs apprennent rapidement que ce type de cercueil contient quasi systématiquement des cadavres restés quasiment intacts.

Les sujets dont on parle dans l’exposition:

→ Morts dans la Méditerranée, à quoi sert- on? 

→ Désobéissance civile, l’objectivité journalistique existe-t-elle?

→ Irak, les morts sont-ils trop éloignés pour nous émouvoir ?

→ Fossoyeurs, les médias ignorent-ils des catégories socioprofessionnelles?

→ La guerre à Gaza, comment garder espoir? 

→ Huile de palme, aller à l’encontre de nos certitudes?

→ La guerre en Ukraine, quelle distance doit-on garder avec nos sujets? 

→ Mawda, l’information publique prime-t-elle sur l’individu ?

→ Et bien d’autres…

Photos: Virginie Nguyen Hoang et Cécile Gouzée

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L'équipe

  • Frédéric Pauwels

    Photographe

    Prix national de la photographie ouverte, Frédéric a cofondé le Collectif Huma ainsi qu’une école de photographie dans laquelle il transmet sa vision du reportage, fondée sur l’engagement et les valeurs humaines.

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  • Johanna de Tessières

    Photographe

    Johanna de Tessières collabore régulièrement avec les ONG et la presse. Ses thèmes de prédilection sont liés aux droits humains. Habituée à se rendre dans les zones de conflit, elle y documente les conséquences sur les populations civiles, y compris les migrations. Depuis 2019 elle co-anime des projets photos et d’éducation aux médias à la maison des cultures de Molenbeek.

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  • Laure Derenne

    Journaliste

    Diplômée en psychologie et en langues et littératures romanes, Laure aime aller à la rencontre d'histoires personnelles et découvrir des projets collectifs porteurs de sens.

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  • Virginie Nguyen Hoang

    Photographe

    Diplomée en journalisme, Virginie s'intéresse aux conséquences des conflits sur les civiles et tout autre sujet centré sur l'humain mais aussi sur les conséquences du développement sur l'environnement.

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  • Sabine Verhest

    Sabine est journaliste à La Libre Belgique, reporter de l’Europe du Nord à l’Asie du Sud en passant par la Russie. Passionnée des civilisations himalayennes, elle est l’auteure de « Bhoutan. Les cimes du bonheur » et de « Tibet. Histoires du Toit du monde » (Nevicata). Elle est lauréate du prix de la presse Belfius.

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  • Stéphanie Asta

    Formée en sciences biomédicales, Stéphanie a travaillé plus de 20 ans dans le milieu hospitalier. En rencontrant Frédéric Pauwels, elle s'implique dans des projets plus créatifs et résolument tournés vers l'humain.

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